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Point de vue n°11 : Point de vue sur les jardins

Exposition au musée d’art et d’histoire de Saint-Denis, du 21 mai au 27 juin 2011


De jeunes plasticiens ont réalisé, sur place, une création artistique en relation avec les jardins du musée, autrefois couvent de carmélites.

La problématique arranger/déranger devait également être prise en compte.

Il s’agit d’étudiants de l’université de PARIS 8 préparant le CAPES et l’Agrégation externes d’Arts plastiques, d’élèves de la Classe d’Approfondissement en Arts Plastiques (CAAP) du lycée Pablo Picasso de Fontenay-sous-Bois et d’une élève de l’école d’arts plastiques Gustave Courbet de Saint-Denis.

Leurs réalisations sont installées dans quatre jardins du musée selon le plan suivant.


N°1 – Loïc GAËL (PARIS 8), Le design de la nature, objets, peinture acrylique, éléments naturels, 120 x 60 cm

Point de vue décalés. Objets d’intérieurs posés à l’extérieur, des rebus et des images du présent dans le jardin d’un Carmel d’antan.


N°2 – Christine MONTANARO (PARIS 8), Roots, peaux de peinture collées sur une structure métallique, 1200 x 50 cm.

Le monde souterrain se réveille. Les racines prennent vie. La peinture-peau miroite sous le soleil et la brise. La structure organique reçoit cette peau qui la souligne et la fait vivre.


N°3 – Bildia LAKEHAL (PARIS 8), Vue d’ici, Couture sur plastique fixé sur bambous, 90x 65 cm

J'ai agrandi et reproduit sur un support transparent une photo prise à partir d'un point de vue du jardin de la chapelle. La végétation et l'architecture cohabitent, le fil à coudre vert (végétation), se mêle au fil à coudre blanc (architecture). Mais ce que je donne à voir ne correspond jamais vraiment au point de vue, le spectateur doit s'arranger, se déplacer, trouver le meilleur point de vue, ou la partie qu'il l'arrange.

N°4 – Elise COURCOL-ROZES (CAAP),


N°5 – Perrine HENAULT (CAAP),


N°6 – Florence CARTOUX (PARIS 8), Les temps du jardin ou leurs passages, dessins sur papiers calque et plastiques, 15 x 58,5 cm

Tel un travail d'archéologue, j'ai parcouru les archives du Musée afin d'en extraire les documents iconographiques portant sur les jardins et leurs transformations depuis la fondation du Carmel en 1625.

Ainsi, au gré des pages de ce livre se dessine l'histoire des jardins du Carmel. Entre l'éternité et l'éphémère, entre le visible et l'invisible, le livre nous fait voyager au cœur des conceptions que nous pouvons nous faire du temps. Je traite de la complexité de nos croyances, de nos illusions et peut être de nos peurs liées à cette temporalité. Celle-ci peut être comprise en rapport à une société qui façonne des époques et nos représentations du monde.

Ce livre nous propose un parcours visuel créé par l’interprétation des différentes images, rendues par la transparence. La stratification nous permet de jouer sur des va et vient entre ce qui se dissimule et ce qui surgit afin de creuser le plaisir de révéler des images latentes. Nous tournons les pages, et peut être faisons nous apparaître des mystères, une « inquiétante étrangeté » ...



N°7 – Sandra LAPLACE-CLAVERIE (PARIS 8), Désert blanc, technique mixte, encre, papier, gouache sur toile, 160 x 170 cm.

Arranger déranger. Je cherche en peignant de grandes toiles à retrouver un rapport direct et sensible au monde. Peindre c'est peut-être une manière d'être avec le monde, avant même de pouvoir le nommer. Cézanne disait: "Je continue à chercher l'expression de ces sensations confuses que nous apportons en naissant". Ainsi peindre c'est arranger le monde pour pouvoir communiquer avec lui sans le mettre à distance, et c'est aussi le déranger. Par exemple, après avoir contemplé les Saintes Victoires de Cézanne, nous ne percevons plus cette montagne de la même manière.

Le jardin. J'ai choisi comme sujet un arbre disparaissant dans la neige. J'ai pensé que le contraste entre l'arbre dénudé et le jardin du musée au printemps, avec tous ses arbres en feuilles, pourrait évoquer le cycle des saisons. Le froid pour l'arbre est nécessaire pour préparer la montée de sève au printemps. Le végétal devient symbole de la résurrection. Comme les carmélites et les Saints par leur pénitence, sur terre sont promis à la gloire une fois ressuscités au paradis.

Le sujet. La toile s'intitule "Désert blanc", car je l'ai faite d'après le croquis d'un arbre après une tempête de neige en Haute Loire. L'arbre entièrement givré, devenait presque invisible, le dessin des branches était à peine perceptible dans la burle (vent local transportant la neige).

L'emplacement. J'aime aussi voir ce tableau posé dans une des niches du péristyle exactement sous le bas relief que j'ai interprété comme représentant le prophète Élie sauvé par un ange. Épuisé après une longue marche dans le désert, il s'endort résigné à mourir au pied d'un genêt.


N°8 – Amélie MANSARD (CAAP), Sans titre, pièce sonore, enregistrement (02'39), socle, hauts parleurs, pierres, 30×35 cm

Dans mes travaux, je m’intéresse principalement aux rapports entre les humains. Je tente de comprendre les échanges que je peux avoir avec quelqu’un d’autre, ou que les autres peuvent avoir entre eux, afin de constater nos différences, ou au contraire ce qui constitue notre identité. C’est ainsi qu’avec mes moyens plastiques, qui sont surtout ceux de la vidéo, du documentaire, etc., j’essaie de construire un regard sur la société que j’observe au quotidien.

A l’occasion de l’exposition « Point de vue n°11 » organisée par le musée d’Art de d’Histoire de la ville de Saint-Denis, j’ai décidé de réaliser une pièce sonore. Celle-ci est constituée d’un enregistrement de 02’39, d’un socle noir de 30×35 cm qui recouvre des hauts parleurs, ainsi que de pierres récupérées dans le chantier de rénovation des murs du cloître. Installé dans le jardin du mur de la Montée des Anges, cette pièce diffuse des extraits de commentaires sur le musée et ses œuvres. En effet, j’ai interviewé des visiteurs et sélectionné certains passages, pour créer une seule piste sonore.

Ce qui me plaît particulièrement dans la thématique de cette exposition, « Arranger/déranger », c’est l’idée d’impliquer le spectateur. Par ces propos sur l’intérieur du musée déplacés à l’extérieur dans les jardins, ces extraits découpés puis ré-assemblés, j’ai voulu élaborer un « portrait du visiteur de musée », au travers duquel le public se reconnaîtra peut être, à certains moments. Je souhaitais également que ma réalisation prenne compte physiquement du lieu. C’est pour cette raison que j’ai assemblé ces pierres du chantier autour du socle. Elles sont là pour rappeler la construction des murs qui entourent les jardins, et faire écho à l’idée d’assemblage, de montage, de décalage etc. dans l’enregistrement, récurrente dans ma pratique.


N°9 – Estelle KIEFFER (PARIS 8), La parcelle des “presque”, installation, terre, végétaux, fibres, paraffine, cire d'abeille, 400 x 400 cm

Un carré de sol de 4 mètres de côté dont le gazon a été arraché. Est-ce le début d'un jardin médiéval, d'une fouille archéologique, d'un chantier de construction, d'un espace rituel ? Une constellation d'objets évocateurs d'une vie imaginaire ou réelle, passée ou en devenir, rythme cet écran de terre mise à nu. Des objets petits, parfois ornés de broderies, précieux ou triviaux, appartenant éventuellement à une collection ou à l'abandon. Peut-être des mues, des gris-gris, des amulettes, des reliques,... autant de curiosités qui sont là, à ciel ouvert, aux portes de l'imaginaire. Les presque sont juste déposés entre ciel et terre, à la surface, en transit. Sans entrave, sans vitrine protectrice, au gré du passage des oiseaux... Ils peuvent être touchés, déplacés, emportés par les passants qui prendront le temps de s'aventurer dans ce micro-paysage à la topographie précaire.

Arranger, ce peut être déranger avec délicatesse, opérer un déplacement infime, révéler des fragments jusque là ignorés, à peine visible.


N°10 – Anne BENRAIS (PARIS 8), Arbre-Sein, technique mixte, bambou, ligature, 300 x 300 x 150 cm.

Création d’un arbre en matériau de récupération, le bambou. Création d’une vision contemporaine de l’arbre fait de matériaux déchus. Résurrection, passage de l’Arbre à l’arbre : retour dans son jardin.

Arbre de la connaissance, le Sein fruit nourricier et vénéré, protecteur et à échelle démesurée. Mise en tension d’un équilibre fragile éprouvé dans l’accompagnement au matériau et dans sa résistance. Défit : courber sans casser. Légèreté, jeu de plein et de vide.


N°11 – Irène MELIX (Ecole d’Arts plastiques Gustave Courbet de Saint-Denis),

Installation en flèche. 3m en hauteur. Rouleau de gazon, bois.

Il s'agit d'étudier le lieu dans un nouveau rapport. L’ancien cloître (lieu fermé et clôturé) est aujourd'hui un musée (Quelle institution est le Musée aujourd'hui?), point de départ pour une investigation/recherche de l'espace et surtout du DEHORS/DEDANS. Le mur est une frontière hermétique entre deux espaces, deux mondes. Intérieur, Extérieur. Comment Franchir/surmonter cette frontière avec des moyens artistiques ? Elargir la pelouse du jardin, créer un MOUVEMENT dynamique avec la flèche ayant pour but de passer le mur, lier/créer un lien entre les deux espaces du dehors et du dedans.

Référence au 'land art' dedans et transformation en 'street art' dans le cas où la flèche passerait vraiment le mur et continuerait sur la rue…


N°12 – Amélie LANGLOIS-CICARELLI (CAAP), Ange, grillage et bande platrées.

Dans l'arbre, face au Mur de la Monté des Anges, se tient suspendue une silhouette, faite de grillage et fragmentée de bandes plâtrées faisant office de lambeaux, de vêtement ou de chair.

Il ne touche pas le sol, rappelant quelque chose de l'ordre du spirituel, un ange peut-être. Seulement, les lambeaux présentent le lien entre la terre et l'air, puisqu'ils pendent du grillage et effleurent le sol.

Il se crée un cocon. L'arbre et ses branches deviendrait protecteur de la figure, mêlant ainsi quelque chose d'artificiel à son naturel, Alors, les deux ne feraient plus qu'un, montrant ainsi un espace recrée dans l'arbre par les feuilles et les branches mêlées au grillage, deux matériaux qui se rassemblent et se croisent.

Cela donne donc aux spectateurs une vision fantasmagorique du corps, presque christique par sa posture, et éphémère par sa matière.


N°13 – Imène LAFENDI (CAAP), Sans titre (exuvie), structure en grillage, bois, polymère, tapis végétal, 2,20 x 0,90 x 0,30 m.

Dans cette production, ce qui m'intéressait, c'était de confronter une structure pré-construite pour ce lieu, et des éléments que je pouvais y trouver lors du montage sur place. J'ai cherché à parler de ce lieu en le déplaçant avec ma pratique. Ainsi, les châtons, brindilles et autres feuilles mortes qui se trouvaient sous les arbres ont été déplacés, organisés dans une forme précise, construisant un tapis végétal. Il apparait, émerge de l'herbe face au mur de la montée des anges. De même, j'ai débarrassé de leur écorce des branchages ramassés sous ces arbres, dont je me suis servi pour construire une carcasse, sorte d'ossature.
Il y a, dans cette production, une dimension organique très présente. Par les matériaux utilisés, mais aussi par sa forme qui vient évoquer, dans ses courbes, dans sa longueur, dans son déploiement, l'idée de cellule, de corps humain, de squelette.
Le rapport à la dépouille est visible, sensible, il m'intéressait au regard du lieu. Je l'ai travaillé par l'idée de la sépulture, dont la forme est ici évoquée. Cette question de la dépouille étant également liée à la mue, au reste, à la trace, on la retrouve dans les fragments de visages, dans les restes végétaux que j'ai utilisé, et également dans l'enveloppe en grillage. J'ai travaillé dans cette installation, l'enveloppe, l'idée de strates, d'épaisseurs, au regard du corps, de sa composition, mais ces couches successives sont aussi en lien avec l'idée de mémoire, et de temps.


N°14 – Mélanie DOS REIS (PARIS 8), Sans titre, terre et graines pour oiseaux, 50 x 20 cm.

Sans nain un jardin n’est pas un jardin, ce n’est qu’un carré d’herbe. Si tout se passe comme prévu, les oiseaux devraient dévorer la tête du nain et ne laisser que le buste de terre. Hommage à Louis XVI et Saint-Denis, tous deux décapités, tous deux gisant à la basilique Saint-Denis.


N°15 – Pernelle GAUFILLET (CAAP),

La sculpture s'élève en direction du ciel, comme une flèche. Elle est placée dans la cour du mur de la montée des anges. Pouvant évoquer la prière, il n'y en a qu'une, pour parler de solitude.

Composée de rondelles de bois, coupées, déplacées puis empilées la sculpture mesure près d'un mètre cinquante, elle renverrait aux carmélites qui changeaient de vie en allant s'installer dans le carmel, où coupées du monde, elles consacraient leur vie à Dieu. La sculpture évoquerait cette idée d'élévation spirituelle, de méditation et de quiétude.

La forme de la sculpture est mise en relation avec le jardin, particulièrement les arbres puisqu'elle est composé de bois brut, de plus sa forme courbée épouse le vide créé par l'espacement des arbres entre eux. Ainsi, la sculpture jaillit entre les arbres, fait partie du jardin.


Cependant si l'on peut parler de calme et d'ordre, les rondelles arrangées d'une certaine façon peuvent aussi être perçues comme totalement désordonnées et créer un trouble, elles ne sont pas dans leur ordre initial naturel. De plus, la forme courbée de la sculpture instaure un déséquilibre, une sorte de poids.



N°16 – Blaise SCHWARTZ (CAAP),


N° 16bis- Tiphaine PETIT (CAAP)

Ces femmes.

Attachées à la terre par les activités vitales matérielles.

Reliées par la pensée aux cieux.

Chaque pallié implique une progression: être le plus proche de Dieu. Atteindre.

Le paradoxe est soulevé.

Soulevez vous.


N°17 – Léonore LEFRANÇOIS (CAAP), Exhumation, 200x100x(-)20cm, plâtre, terre, acrylique blanc et nacré


Ancien lieu de sépultures, le jardin du cloître est inscrit dans une fonction mortuaire et une dimension de recueillement.

Malgré qu’en ces jours, il n’y ait plus que les reliquats : les dalles mortuaires, le lieu sauvegarde à mon sens cette aura.

Ma volonté tend ainsi à réinterroger ce lieu de silence et de retenu, en relation directe avec la pratique des Carmélites du couvent.

J’ai justement choisi le monochrome blanc qui semble rendre la part de pureté, de fragilité et d’éternité que ce lieu dégage.

La pièce se décompose en trois niveaux distincts qui peuvent renvoyer à ceux d’une tombe.

Les deux niveaux les plus étendus (dalle de terre et dalle de plâtre) illustre cette référence.

Quant au troisième niveau, il n’est qu’excroissance des deux autres.

Enfin, «Exhumation» porte la pièce vers l’histoire de ce jardin, lieu de fouille et donc d’ouverture (sur le passé).

La composition de la pièce semble ainsi retranscrire cette ouverture, mais aussi la fermeture.

La tombe est ouverte, la terre est à côté, mais elle est refermée par cette nouvelle dalle de plâtre.


«J’arrange vers une direction mortuaire, tout comme je dérange la décomposition de la tombe.»



N°17 bis – Anaïs MORLOT (CAAP), Dépouille, installation composée d'une photographie découpée, de grillage et de bandes plâtrées.

Inspirée de la représentation du Saint Denis, la tête dans ses mains, je souhaitais déranger le spectateur en lui imposant un point de vue. La structure en grillage et bandes plâtrées reprend la forme du crâne figurant sur la photographie présentée au sol. Les bandes plâtrées ne recouvrent le grillage que partiellement, la structure est arrangée de telle sorte que l'on peut y voir une fouille archéologique, référence au lieu qu'est Saint-Denis.


N°18 – Mélanie DALL’AGLIO (CAAP),


N°19 – Hellène ALIGANT (CAAP),


Tertres. Ces 6 monticules placés sur l’une des quatre pelouses du jardin central du carmel sont composés de multitude de petites pièces en argile vernies. Ces pièces sont des empreintes de mains, réalisées par pression. Elles peuvent référer au corps humain par leur procédé de fabrication, qui renvoi à l’extérieur du corps, à son empreinte, mais également à une forme d’intérieur du corps, à travers les formes d’os, voir d’organes, que l’ont peut prêter à ces petits éléments. Il s’agirait donc ici de plusieurs simulacres d’ossuaires, réalisés avec un matériau naturel : l’argile. L’argile renvoi aux jardins de par son origine (la terre) et son aspect éphémère, qui le force à s’adapter à son environnement (il se dégrade puis disparait lorsqu’il est confronté à des intempéries comme le vent ou la pluie). Cette installation in situ s’adapte donc elle aussi au lieu dans lequel elle est réalisée, sa construction reprenant les lignes principales du jardin et les jeux de symétries présentés par ses vitres et ses colonnes. En dehors de sa référence explicite aux ossements, ce travail serait donc d’avantage un lieu de mémoire, dans lequel les tertres ainsi que les « antennes » ou « arborescences » les surmontant symboliseraient une présence humaine, ou du moins les restes de cette présence.



N°20 – Rana FADAVI (CAAP),

Mon installation est une construction faite en carton. 3 boîtes en carton sont placées en face de plantes qui ont séchées. L'installation s'inscrit aussi dans le jardin par le jeu des rectangles : l'espace entre les plantes mortes et l'installation, les boîtes en carton, le cloître etc. La production est arrangée car une limite est présente autour de l'installation. Elle est également dérangée car les morceaux de cartons sont superposé les uns aux autres, nous percevons l'aléatoire de la construction. Nous sommes face à un négatif, ce que nous ne sommes pas censé voir. Les matériaux que j'ai utilisé sont des matériaux pauvre : le carton, le tissu. La pureté du tissu blanc, les plis ainsi que les objets placé dans un des cartons renvoie aux carmélites ainsi qu'à leur vœux de pauvreté. La sentence religieuse percée dans le carton ne se révèle qu'à certain moments de la journée puisqu'elle est révélée par la lumière.


N°21 – Patricia BERREBY (PARIS 8), Spectre, vidéo.

Et si, au détour d’un bosquet, jaillissait d’outre-tombe, spectrale, une carmélite repentie?
L’apostate tenterait d’échapper aux murs clos du Carmel pour reprendre le cours de sa vie, là où elle l’avait laissée quelques siècles en amont.
Si seulement, elle pouvait s’incarner…


N°22 – Arthur LEGRAND (CAAP),


N°23 – Pauline GLEIZES (PARIS 8), Jardin des délices, acrylique, pastel sec sur médium compressé, trois panneaux, 40 x 50, 130 x 40, 40 x 50 cm.

Mon projet donne à voir trois panneaux représentant chacun des fruits et des légumes en décomposition. Le pastel voué à s’effacer ou à être altéré par les conditions climatiques fait de ce projet une œuvre en évolution. Les fruits et les légumes vont en effet, petit à petit, continuer à disparaître. Cet état met en avant un questionnement sur la vie et la mort ainsi que sur les préceptes religieux qui en découlent. Il évoque deux péchés : la gourmandise et la luxure. Le péché de luxure s’appuie sur des métaphores formelles à la sexualité et par le jeu des titres. Le lieu choisi s’explique par la proximité du potager et par la disposition des trois fragments de pierre à gauche.


N°24 – Michaël MARKASIS (CAAP),


N°25 – Laura FRANÇOIS (CAAP),


N°26 – Marine MEYER (PARIS 8), Spiritualité et nature, moulage de plâtre, échelle humaine.

Les moulages en plâtre réalisés sur mon propre corps sont ici disposés sous cette arcade pour rappeler la présence des esprits des carmélites. Les feuillages moulés et peints sont ici amenés à pourrir et à se désagréger pour rappeler le caractère fragile et limité de notre existence.


N°27 – Maëliss MAGNIER (PARIS 8), Rencontre, fil de fer et fil de cuivre assemblés, 150 x 150 cm.

Cette toile est disposée entre une vigne et un rosier de façon à bouleverser le parcours de ces deux plantes, afin de provoquer une rencontre. Durant le temps de l’exposition, les plantes vont continuer à pousser et peut-être recouvrir cette toile artificielle. Elles vont en quelque sorte capturer et être capturées par la toile.


N°28 – Jade PECADDO (CAAP),


N°29 – Marine LOCURATOLO (PARIS 8), Composition, huile sur papiers toilés, cartons et feuilles cartonnées, 300 x 500 cm.

Les touches de couleurs et les formes peintes ou découpées dialoguent avec le rosier et ses ombres. Elles se frayent un chemin dans l’espace de la palissage. Les roses éveillées essayent-elle de sortir de l’enceinte du musée ?


N°30 – Alexia MORINAUX (CAAP), Sans titre, béton cellulaire
Trois pommes réalisées en béton cellulaire, posées au pied d'un laurier, ayant pour but d'empêcher l'envie et la gourmandise. Notion dérisoire au regard de pommes mises en regard avec un laurier ainsi que du matériau qui empêche la décomposition, de pourriture qu'une vraie pomme aurait connu.


N°31 – Samantha SEROPIAN (CAAP), Signalisation, contreplaqué, acrylique, poteau de ville

Comme un plan juxtaposé qui viendrait signaler l’espace, redessiner la perspective par des pleins et rappeler à l’œil que la profondeur se créée par le vide. Comme la ligne qui ne se créée que par la frontière de surfaces. Un jeu entre l’espace et l’œil, entre la découpe et la coïncidence, entre nouveau et passé.

Dans la verticalité et dans la frontalité et qui informe l’histoire de sa présence et de son rôle.


N°32 – Oriane SUREAU (PARIS 8), Anthropomorphisme, modelage d’argile, trois éléments de 120 cm chacun.

Arbres anthropomorphiques attestant d’une évolution crescendo, de plus en plus les corps apparaissent. Travail de modelage des corps morcelés, hybrides. Volonté de laisser ma trace dans l’argile. Un certain corps à corps avec ma terre.


N°33 – Danielle MELES, Méditation, dessin à l’encre sur plexiglas, trois panneaux, 100 x 200, 100 x 100, 100 x 65 cm.

Mon travail se compose de trois panneaux de plexiglas montés sur des tasseaux de bois et plantés dans la terre. Ils sont visibles de loin, et orientés en direction du jardin des 5 sens. Sur ces panneaux j’ai représenté des plantes, de plus en plus hautes. Près de chaque plante dessinée figure un élément architectural. L’ordre géométrique des plantes et de l’architecture est « dérangé » par un ordonnancement intuitif et les croisements aléatoires de ces dessins suivant les superpositions des plaques transparentes. Aussi, se trouvent ici ou là quelques plantes dont les fruits procurent l’ivresse.


N°34 – Eléonore FORET (PARIS 8), Sans titre, modelage avec terre du Carmel, herbe à chat, 160 x 50 cm.

D’un trou surgissent des architectures miniatures renvoyant au lieu environnant.


N°35 – Caroline HUARD (PARIS 8), Débordement végétal, technique mixte sur papier kraft et plastifié, résine, acrylique, éléments naturels, fil de nylon. 200 x 400 cm

Entre peinture et nature, le végétal fragile est conservé telle une relique sur un support tout aussi fragile et qui ondule telle une feuille qui se meurt. 

Placé devant des tableaux translucides qui laissent l'illusion d'un mur, nos yeux se baladent sur un motif à la fois fixe et instable.

La peinture et la résine dénaturent le support et le végétal. Entre brillance et transparence, léger, mon travail joue avec le vent et la lumière.

Le son, les ombres, les dessins qui surgissent de ces mouvements naturels, donnent une réalité imaginaire à une création composée de toutes pièces.



N°36 – Jean-Philippe LEMAIRE (PARIS 8), La chute des délices, peinture, bâche de plastique, planches et tasseaux de bois, installation au sol, dimensions variables.

A partir de matériel récupéré sur le chantier en cours au musée, ma peinture a été conçue au fur et à mesure, entre déterminisme et hasard. Un hasard donné par la nature, la proximité de pâquerettes, la condensation de l’herbe sous la bâche, … C’est aussi un parcours visuel où l’imaginaire reconfigure le jardin, où l’architecture du lieu décide de l’ordonnancement et de la taille des différentes parties au sol.


N°37 – Claire DUPLAN (CAAP),

Gravats (frontières), gravats.

L'installation se situe entre deux arbres, se fait chemin, ne mène nul part.

Divisée, cette route crée une circulation paradoxale et impossible.

A moitié vidée de sa substance, la ligne de gravats devient simple délimitation

et les amoncellements de pierres à ses côtés évoquent son état brut, premier.

Les matériaux utilisés proviennent des anciens murs de la cour du cloître,

faisant directement référence à l'architecture et l'histoire du lieu et aux principes du Land Art.


N°38 – Marie-Astrid VAREA (PARIS 8), Apparition, encre, papier marouflé, 110 x 150 cm.

Comme une ouverture sur un au-delà, l’angle du mur vient se tâcher d’ombres qui paraissent vouloir croître et envahir l’espace de la façade. En s’approchant, on devine un visage qui semble mu par le désir de s’extraire de cette dimension. Figure plaintive du passé, âme errante, ce visage paraît vouloir nous attirer dans la spirale spatio-temporelle qui le retient prisonnier. Troublant alors le promeneur en pleine déambulation, l’apparition inopinée de cette zone sombre et de ce visage émergeant viennent comme une résurgence, un rappel mystique du lieu chargé d’histoire et de spiritualité qu’est l’ancien couvent de Saint-Denis.


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